Création d’un " Monastère Citoyen "
pour la Coopération Economique Ethique avec le Sahel
et l’éducation au citoyen responsable

— P R O J E T —

Introduction

Pourquoi ce nom de " monastère citoyen "  qui semble venu d’un autre âge ? Eh bien parce qu’il nous semble que le monastère est justement à la base même d’une vie autonome au service d’une cause noble. Dans les monastères du XIVe et XVe siècle, on vivait pour servir Dieu et on s’aidait mutuellement pour subvenir aux besoins terrestres des uns et des autres.

Dans les monastères citoyens du 21e siècle, on y vivra pour servir la décroissance, l’humanisne, la coopération avec l’Afrique, l’Asie ou l’Amérique, le développement … Le monastère citoyen servira à expérimenter une vie plus en accord avec la nature, la réduction d’espace bâti, le partage des ressources et le rejet de la solitude des temps dits modernes.

1 – Les objectifs

L’association ICEA, porteuse du projet vise à développer une société solidaire avec l’Afrique, en particulier le Sahel par la création d’un lieu de vie écologique, de formation et de recherche, répondant aux objectifs suivants :

• développer une éducation à la consommation responsable pour tous types de publics et de tous âges ;

• démontrer la viabilité de la coopération multiculturelle économique désintéressée et écologique dans plusieurs secteurs de l’activité humaine et de la vie quotidienne ;

• diffuser les connaissances nécessaires à l’acquisition d’un savoir-faire des publics d’Afrique pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille une fois leur séjour en France terminé ;

• promouvoir un fonctionnement solidaire dans les relations économiques, sociales et de protection de l’environnement avec les pays du Sahel.

2 – L’institut

Le centre de formation et de recherche

• bâtiment d’habitation
construction, énergie et gestion de l’eau si possible en accord avec des pratiques écologiques applicables dans des pays en développement ;

• alimentation et santé
permaculture, recherches en phytothérapie et en agro-écologie avec les résidants (Pierre Rabhi) ;

• solidarité et démocratie
nouvelle économie sociale et solidaire, procédés de prise de décision démocratique, médiation.

Les énergies renouvelables et le recyclage

• énergies solaires thermique et photovoltaïque / énergie éolienne ;

• récupération de l’eau de pluie et valorisation des eaux usées par phytoépuration pour l’arrosage des jardins ;

• recyclage des déchets.

L’agriculture biologique (permaculture)

• aménagement de jardins pédagogiques faisant appel à l’éveil de tous les sens ;

• apport alimentaire pour les résidents et les personnes accueillies.

Le travail " solidaire " en réseau

• travail en partenariat avec le Collectif Français pour l’Education à l’Environnement

• échanges Nord/Sud dans le cadre des programmes de coopération en tous genres ;

• rencontres et échanges économiques et culturels avec d’autres communautés européennes.

3 – La genèse du projet

Eté 2000 : lancement du Bureau Africa, devenu par la suite l’association Initiatives Citoyennes Europe-Afrique pour développer des projets de coopération privée.

2000 – 2001 : développement des contacts en direction des Africains et de l’Afrique. Raffermissement des contacts avec le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso.

Depuis 2000 : visite par l’initiatrice du projet de plusieurs communautés en Allemagne.

Janvier 2002 : voyage d’études au Burkina Faso pour la rencontre de partenaires de soutien et de coopération.

Janvier 2003 : premières réflexions sur la possibilité de créer un lieu de vie et de travail en zone rurale.

2003 : Candidature à l’appel à projets du Collectif Ville-Campagne et stage d’initiation à la mise en valeur de zones rurales du CIVAM du Massif Central.

4 – Les dimensions de la solidarité

Techniques

La solidarité interne est mise en application sous plusieurs formes :

• l’entraide intergénérations : participation au projet ICEA de toutes les générations ;

• l’intérêt collectif de toute l’équipe de l’ICEA apporte une réelle richesse dans la complémentarité, le soutien et la synergie interactivités : programmes, travaux, solidarité financière ;

• procédé de prise de décision respectant l’expression de la minorité ;

• échanges internes sous forme de SEL.

La solidarité externe (niveaux local à international) dans les activités :

• à un niveau local, par l’intégration du projet par exemple à un " Contrat de Pays ", qui le liera aux intérêts collectifs de la localité ; également par des activités de pleine nature organisées en faveur des populations urbaines stressées ;

• au niveau régional, national et international, tentative d’adhésion au CFEE par l’intermédiaire du Réseau des écovillages.

- liaison avec les différents acteurs de l’éducation relative à l’environnement au niveau régional ;

- participation potentielle, dans le cadre du GEN-Europe, au programme d’échanges de " villages jumelés " avec des initiatives écovillageoises d’Afrique de l’Ouest .

Juridiques

L’association ICEA sera le porteur du projet et décidera des changements juridiques nécessaires.

Financières

Le plan de financement sera établi afin de permettre un fonctionnement solidaire :

• autofinancement réalisé par des apports personnels équilibrés, ainsi que par les recettes des activités. Les recettes plus importantes d’un secteur d’activité comme celui de l’accueil / de l’écotourisme permettront le développement d’autres activités moins rémunératrices ;

• emprunts effectués auprès d’organismes bancaires solidaires (NEF, Crédit coopératif), et réunissant, autour de la réalisation du projet, un nombre très important de partenaires / cautions engageant tous leurs efforts pour sa réussite ;

• subventions éventuelles à demander auprès du Secrétariat d’Etat à l’économie solidaire.

5 – Les partenariats

L’ICEA pourrait éditer un journal particulier à intervalles irréguliers à toute personne intéressée par le projet afin de le faire connaître et d’informer les adhérents de son évolution.

Les partenariats à développer sont :

Le CFEE (Collectif Français pour l’Education à l’Environnement) : cfee@educ-envir.org

Le GEN-Europe (Global Ecovillage Network), une association fondée en 1995 dans le cadre de l’Agenda 21 (Conférence de Rio), représentée à l’ONU dans le cadre des ONG rattachées (ECOSOC) depuis juin 2000 et subventionnée par la Commission européenne (Direction générale de l’environnement) depuis juillet 2001. info@gen-europe.org

Le RFEV (Réseau Francophone des Eco-Villages) dont les objectifs sont de faciliter la création d’écovillages et d’écosites en France, ainsi que le développement de leurs liaisons et de leurs échanges. Les écolieux existant actuellement en France disposent de peu de moyens matériels. Il apparaît nécessaire, afin de permettre l’épanouissement de ce réseau, que de véritables " écovillages " se développent. scibl@net-courrier.com

L’ADEME (Agence De l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie).

Les partenaires financiers envisagés sont :

La NEF (Nouvelle économie fraternelle) avec son correspondant local.

La BFCC (Banque française de crédit coopératif).

D’autres éventuellement

6 – Les aspects démocratiques

• Au sein de l’ICEA, sur les questions importantes, le processus de prise de décision consiste en une recherche du consensus, respectant et intégrant le plus possible tous les différents avis. Dans ce but, une personne de l’équipe porteuse du projet a effectué en 2001 un stage d’initiation aux techniques de médiation.

• L’organisation de la gestion : dès le démarrage concret, des rencontres très régulières doivent avoir lieu pour permettre l’expression des différents points de vue de chaque membre de l’équipe sur tous les sujets, débouchant sur l’élaboration d’un projet réellement collectif

• Fonctionnement et organisation des activités avec l’extérieur, en grande partie avec des retraités actifs.

7 – Les moyens mobilisés

• Atelier de création de SCIC.

• Réunions à venir, de travail et d’approfondissement avec les futurs résidents potentiels.

• Recherche de sites, visites et études de faisabilité financière à faire.

8 – Le calendrier de réalisation

Un bénévolat très dynamique a déjà été réalisé jusqu’à présent, mais une nécessité apparaît aujourd’hui : la recherche de partenaires pour la réalisation concrète, à commencer par les personnes intéressées à vivre et travailler sur un tel écolieu. Cela permettrait de poursuivre de manière régulière le travail entrepris et d’entrer dans une phase d’accélération décisive pour la réalisation effective du projet.

Pour tout renseignement, veuillez contacter :

Sonia J. FATH
Association ICEA
36, rue de la Chênaie
67201 ECKBOLSHEIM
Tel./Fax : 03 88 78 12 16       
Courriel :contact@alter-france.net

La communille : un mode de vie adapté à une société en mutation ?

Le profond malaise que la société actuelle est en train de subir ne peut être comblé par les structures de famille traditionnelle. Bien souvent, ces dernières sont à l’origine même d’une vie blessée.

Les relations humaines ont beaucoup évolué, et il est temps de discuter de nouvelles opportunités. Communille, cela apparaît aisément, est basé sur communauté et famille. Il s’agit d’un regroupement volontaire de personnes de différents âges et sexes en une petite communauté ou une grande famille dans l’idée de la grande famille africaine, mais d’empreinte européenne au niveau de la taille. Ce regroupement est basé sur un choix libre et tendant à trouver pour chacun de ses membres un bien-être intérieur, une protection du moi qui ne se retrouve ni dans les communautés traditionnelles, ni dans les familles.

La transformation de la société fait perdre à bon nombre de personnes leurs repères. Un individualisme croissant, le manque accru de respect face à son prochain, la perte de valeurs morales et éthiques brisent une population grandissante de personnes qui se renferment sur elles-mêmes, tombent dans la dépression et se suicident ou deviennent agressives.

Quand la société va-t-elle réagir? Quel type de témoignages clairs lui faut-il encore? Va-t-elle continuer à observer, passive, l’effondrement social de ses bases?

La communille est une réponse possible au vent glacial de la solitude. La communille est un regroupement de personnes, non pas parce que le hasard a fait qu’elles naissent dans tel ou tel environnement, dans telle ou telle famille, mais parce qu’elles ont pris la ferme décision, après mûre réflexion, de s’engager dans un petit groupe plus ou moins limité en nombre et d’y promouvoir le bien-être de chacun de ses membres.

Partager un lieu commun n’est pas signe de régression, même si cela peut être vu ainsi par certains, insensibles à la décadence morale et sociale de nos sociétés occidentales. Une société comme la nôtre peut-elle encore survivre longtemps sans accepter un petit retour en arrière, une réflexion sur le passé ? Et cette régression est-elle si négative, si elle nous sauve la vie ? Productivité, croissance, bénéfices sont les maîtres mots que les politiciens et entrepreneurs utilisent à longueur de journée. La productivité augmente sans cesse, les chômeurs également. Les caisses de l’Etat sont de plus en plus vides et les administrés sont lancés dans une spirale de concurrence et d’écrasement de l’autre comme un ouragan qui ne s’arrête plus de tourbillonner. Et au bout, qu’avons-nous ? L’explosion. La violence des exclus, de plus en plus forte et de plus en plus fréquente ?

Vivre à une vitesse fulgurante, courir toujours après quelque chose est signe d’immaturité. S’arrêter un peu, revenir un peu en arrière, ne peut être que positif. Cela redonne la force d’entreprendre de nouvelles activités, de repenser son passé pour mieux cerner et modeler le futur. Sans halte, sans repos, il n’y a pas d’évolution possible. Nous continuerons de courir tête baissée, de plus en plus agressifs, de moins en moins scrupuleux et quand nous serons tombés dans le précipice, nous verrons qu’il est impossible d’en sortir, que la terre cède sous nos pieds pour nous emporter. C’est à nous de choisir ce que nous voulons et d’agir en conséquence, car il ne s’agit pas de vouloir, mais de faire.

 Economie d’espace et meilleure gestion de la vie

Un nombre incalculable d’appartements ou de maisons de nos jours sont habités par des personnes seules. Ils n’ont pas été conçus pour des individuels et représentent ainsi un gaspillage poignant d’espace vital et de ressources. D’autre part, des études montrent que l’espace bâti par personne augmente.

De par mon passé dans l’économie capitaliste, j’ai été formée à l’efficacité. Je propose donc un nouveau mode de vie pour personnes seules, ma proposition étant basée sur différentes expériences vécues personnellement.

Pensées communautaires

 Mes pensées quant à une communauté se retrouvent dans le concept de communille, un mélange entre communauté et famille. Font partie de la communille des personnes ayant les mêmes aspirations et les mêmes valeurs à commencer par le respect de son prochain. La communille est constituée de dix à douze adultes, voire moins s’il y a des enfants. Les membres de la communille passent beaucoup de temps ensemble (travail, loisirs) et décident en commun de l’évolution de leur communille. Elle reste ouverte aux échanges avec d’autres et est résolument tournée vers la société. Dans la famille traditionnelle, l’un décide en général de la route à suivre et les autres doivent s’y conformer. Qui ne s’adapte pas et ne se soumet pas, a perdu, il est rejeté. C’est dans ce milieu que l’on retrouve tous les pommés de la société moderne. Dans une communille, les personnes s’y retrouvent, non pas parce que la force des choses les y a contraintes, mais parce qu’elles se sont choisies pour un projet commun. Quiconque ne s’y plaît plus est libre de quitter et de se choisir un autre lieu de vie et de travail. Pas de pression pour raison de relations familiales.

Le bâtiment sous forme d’un " monastère citoyen "

 Définition : un monastère citoyen est un lieu de vie et de travail, composé d’un ou de plusieurs bâtiments et regroupant en son sein des personnes ayant décidé, après mûre réflexion, de vivre le reste de leur vie à travailler sur un projet de réparation sociale.

Le projet de communille " Les Bleuets " envisage de réunir en un lieu et pendant plusieurs mois, voire années, des personnes blessées par la vie (séparation, décès brutal, solitude infernale, etc.).

Le projet " Les Bleuets " n’est pas un projet autonome, il doit être intégré dans sa fonctionnalité au village dans lequel il est inséré. De nouvelles activités seront créées pour les résidents de la maison. Elles auront à voir avec des services de proximité ou du télétravail.

Economie

Dans le cas d’une construction neuve pour une communille, chacune et chacun dispose de son propre budget qu’il/elle gère à sa guise. La caisse commune sert aux besoins communs. Chaque membre de la communille est membre d’une association qui gère la maison de la communille. Chaque membre de la communille est propriétaire ou locataire de sa propre chambre avec douche, WC et kitchenette. Les pièces communes appartiennent à l’association et sont gérées par elle. L’association emploie deux personnes pour les services quotidiens de la résidence tels la cuisine, de préférence bio et fortement végétarienne. D’autres activités telles le nettoyage, le repassage, etc. sont également prises en charge par une personne salariée, de préférence des personnes ne trouvant pas facilement d’emploi rémunéré dans la société capitaliste habituelle. Les membres de la communille payent leur part de ces services. Tous ceux qui veulent faire leur propre cuisine, au sens propre comme au figuré, ne sont pas les bienvenus dans la communille, ils ne partagent pas les mêmes idéaux. La communille permet à ses membres de travailler intensément sur des projets vitaux pour la société, car ils sont délivrés des corvées du ménage et permettent en même temps un emploi rémunéré à quelqu’un qui en a besoin.

Les besoins en chaleur thermique de chaque personne étant différents, chaque appartement sera pourvu de son propre compteur. Mais la maison répondra également à des considérations d’économie d’énergie. De même que les services seront facturés en fonction des besoins. Une personne ayant beaucoup de contacts avec des clients pour son travail et ayant besoin d’une chemise repassée tous les jours, paiera naturellement plus que celle qui se promène en T-shirt tous les jours. Les pièces communes doivent être arrangées de telle sorte que des personnes de l’extérieur puissent y venir également, principalement pour contribuer aux activités socio-politiques et culturelles.

Le travail de gestion de la copropriété devrait être effectué à tour de rôle par les membres de l’association qui sont les occupants des appartements.

La communille est constituée principalement de personnes de la vie active ou de retraités actifs. La présence de deux salariées pendant toute la journée permettrait également d’accepter au sein de la communille une personne handicapée ayant besoin d’être entourée.

En résumé, la communille – pourquoi ?

Dans la communille, personne n’est la propriété d’un autre. Elle est un compromis entre la petite famille centrée sur elle-même et leurs relations de propriété et les grandes communautés où l’on se perd dans une foule

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