METHAPHYSIQUE POUR LES NULS
Le Petit
Larousse indique :
Après la physique, partie de la réflexion philosophique qui a pour objet la connaissance absolue
de l'être en tant qu'être, la recherche et l'étude des premiers principes et
des causes premières.
Spéculation intellectuelle sur des choses abstraites et qui n'aboutit pas à une
solution des problèmes réels.
Une approche étymologique nous ferait interroger sur le préfixe
« méta » et sur le mot « physique ».
Meta est issu du
grec et ce préfixe désigne ce qui dépasse, englobe, l’objet examiné. Ainsi si nous examinons le fœtus nous
pouvons le voir comme un être à part entière ou nous pouvons le voir comme
englobé dans un être plus vaste (exemple la mère) ce qui constitue une approche
méta. La mère peut elle même être vue comme un être à part entière où nous
pouvons la voir englobée dans un être plus vaste (la planète) et ainsi de suite. La métaphysique
serait donc une science (si nous voulons bien lui accorder ce statut) qui
engloberait et explorerait au-delà de la physique.
Reprenons la
deuxième définition du Larousse qui présente la métaphysique comme une
spéculation intellectuelle qui ne solutionne aucun problème réel. Rappelons
qu’il fût un temps où l’électricité était considérée comme un phénomène de foire
(personne ne savait en produire ni en faire usage en quantité suffisante) et
regardez maintenant la part quasi vitale qu’à pris l’électricité dans les
activités humaines.
Laissez donc la
métaphysique s’ouvrir à vous sans préjugé, peut-être y trouverez vous des
solutions à des problèmes réels.
Revenons à la
physique, le petit Larousse indique : Science qui étudie les propriétés
générales de la matière, de l’espace et du temps et établit des lois qui
rendent compte des phénomènes naturels.
Cette définition
nous indique implicitement que le temps et l’espace ne sont pas de la matière
mais que sont ils alors ? Je propose de les ranger dans la catégorie des
concepts et de dire qu’un concept est une réalité pour notre esprit. Exemple
une addition ne peut être appréhendée que par notre esprit. Elle est à notre
portée puisque nous nous en servons pratiquement journellement et cependant
notre corps ne peut en faire l’expérience.
Regardons dans le
Larousse la définition du mot esprit. Principe immatériel vital, substance
incorporelle, âme (par opposition à corps) être incorporel ou imaginaire.
Principe de la pensée, activité intellectuelle, intelligence. Avoir l’esprit
vif, caractère essentiel, idée directrice, sens. L’esprit d’une époque.
Une constatation s’impose
c’est que plus nous allons exposer des définitions, plus de nouveaux mots vont
apparaître qu’il faudra à leur tout définir et ainsi de suite.
Une tentative de
« meta-définition » serait une bonne approche, commençons donc par
définir le mot définition : énonciation de ce qu’est un être ou une chose,
de ses caractéristiques essentielles, de ses qualités propres.
Le mot définition
contient le verbe finir. On pourrait donc voir la définition comme une
tentative de rendre « fini » ce qui peut être ne l’est pas.
Prenons le cas d’un
mot dont la définition est une phrase de cinq mots. Par exemple un mot cherché
dans le dictionnaire va être redéfini par une phrase de cinq mots. Si chacune
des cinq mots vous sont parfaitement connus, alors la phrase composée de ces
cinq mots devrait également être compréhensible, mais rien n’est moins sûr, car
un assemblage de choses connues n’est pas forcément connu. Exemple :
regardons une bougie sur son bougeoir. On sait
parfaitement de quel objet il s’agit. Maintenant imaginons une bougie sur une
fourchette recouverte d’une assiette. On se sait plus de quel objet il s’agit.
La connaissance ne
repose pas en effet sur un aspect purement intellectuel mais aussi sur un
aspect sensible (expérience concrète). Exemple : expliquer à un africain
ce qu’est la neige, lui donnera une idée de la couleur, de la température, de
l’aspect mais ne lui permettra pas d’en faire l’expérience concrète.
Une autre
possibilité est de creuser à nouveau du côté des définitions en tentant de
définir à nouveau les cinq mots qui composaient la définition originale, on se
retrouve alors avec cinq phrases de cinq mots chacune et ainsi de suite, on
aboutit à 125 mots puis 625, etc… jusqu’à devoir utiliser la totalité des mots
du dictionnaire. La forme de la pyramide ainsi obtenue nous rappelle que la
pointe au sommet s’appuie sur tous les éléments de la base, de même les
définitions d’un mot s’appuient sur tous les autres mots.
Un parallèle peut
aussi être fait avec la généalogie. Plus on remonte dans le temps plus le
nombre d’ancêtres devient important, jusqu’à atteindre la totalité des
habitants de la planète à une époque donnée.
Cette mise en
évidence de la forme pyramidale n’est encore qu’un premier pas dans notre
analyse. Si l’on part de la base de la pyramide (qui contient tous les mots) et
que l’on remonte le temps, il est évident que tous ces mots ne sont pas apparus
ex nihilo, en même temps. Il y a eu une progression, une construction. Donc
plus on remonte le temps, plus le nombre de mots va diminuer et l’on obtient
ainsi une pyramide inversée cette fois-ci, avec à sa base le premier mot (ou le
premier cri) qui a ensuite varié pour
en former d’autres.
Le même
raisonnement en généalogie nous conduirait à la même conclusion. Notre arbre
ressemble à une pyramide suivie d’une partie droite, suivie d’une pyramide
inversée. Il nous faudra également nous intéresser à la base de cette pyramide
inversée, autrement dit tenter de répondre à la question comment tout a
commencé ?
Ou qu’y avait-il
avant le temps ? C’est bien le domaine de la métaphysique qui est je le
rappelle d’étudier au-delà de la physique, au-delà du temps et au-delà de
l’espace.
Retournons
maintenant à la physique dont le rôle est d’étudier ce qui se passe dans le
monde de la matière. Une première difficulté est de saisir précisément ce
qu’est la matière, nos scientifiques se perdent encore en conjecture à ce
sujet, nous y reviendrons. Lorsque nous trouvons une loi régissant la matière
(la gravitation par exemple), nous pensons mieux connaître la matière, mais
cette loi n’est compréhensible que par notre esprit et il me paraît donc
hasardeux de séparer les notions d’esprit et de matière.
Nous pouvons faire
l’expérience d’une pomme qui tombe et déclarer que c’est à cause de la
gravitation, la pomme qui tombe est bien perceptible par nos sens. Par contre
l’énoncé mathématique qui décrit la gravitation n’est compréhensible que par
notre esprit. Nous abordons là une distinction entre ce qui est abstrait (le
concept de gravitation) et le concret (la pomme qui tombe). Une simplification
me conduit à dire que le concret est du domaine de la matière (avec les cinq
sens objectifs comme moyen de perception) et que l’abstrait est du domaine de
l’esprit (avec le mental et toutes les facultés spirituelles comme outil de
connaissance).
J’ai bien dit
simplification car s’il y a bien deux polarités distinctes (l’esprit et la
matière), ces deux polarités sont certainement les deux faces d’une seule et
même pièce. Nous y reviendrons également.
Considérons une personne
qui soit née et ait grandi dans une maison sans fenêtre (et dont elle n'a pas
la clef de la porte), que cette maison, soit située dans un village entouré de
hautes murailles, village lui-même situé dans une île. Au début de sa vie
"physique" cette personne a connu un premier changement de paradigme
(l'accouchement) ensuite elle a vécu à l'intérieur de la maison en considérant
que l'univers entier se réduit à cette maison.
Un jour quelqu'un entre dans la maison et commence à lui parler de ce qui existe
dans le village. Bien qu'il ne puisse pas percevoir ce village (il n'a pas la
clef de la porte) il va cependant arriver à imaginer, à concevoir ce qui se
passe dans ce village et ce village va constituer pour lui une
"métaphysique" (ensemble plus grand englobant le précédant). Mais un
jour à force de travail (études métaphysiques), il arrive à reconstruire la
clef de la porte et à émerger dans le village, la découverte est merveilleuse,
il voit le ciel, le soleil, la végétation etc... Il s'habitue donc peut à peut
à ce nouvel univers qui était au préalable "métaphysique" et qui
maintenant est devenu "physique".
Mais un jour arrive un voyageur qui lui parle de ce qui se passe au-delà des
murailles, dans l'île. A nouveau, ne pouvant explorer l'île par ses sens
physiques, il va imaginer, concevoir une nouvelle "métaphysique",
jusqu'à ce qu'il ai suffisamment travaillé pour pouvoir franchir les murailles
du village et émerger dans l'île. De nouveau il va aller de découvertes en
découvertes dans un monde qui lui est maintenant devenu "physique".
Encore plus tard arrive un navigateur qui va lui parler de ce qui se passe dans
les continents au-delà de l'île. A nouveau, élaboration d'une nouvelle
"métaphysique" jusqu'à ce qu'il parvienne à faire l'expérience
"physique" de la planète.
Le processus peut continuer à l'infini, il lui reste à découvrir le système
solaire, puis la voie lactée etc.... Cette histoire donne une notion
relativiste de la métaphysique, ce qui est "métaphysique" pour
quelqu'un pourra n'être que "physique" pour quelqu'un d'autre. Ainsi
toute la technologie que vous connaissez vous parait physique mais si vous
remontiez dans le temps et que vous alliez expliquer toute notre technologie à
quelqu'un du moyen âge, cela lui paraîtrait certainement "métaphysique".
L'histoire précédente est cependant assez loin d'une métaphysique, car dans la
vie du personnage, ses différentes étapes (à par sa naissance) se sont faites à
perceptions "physiques" constantes, il a regardé le monde différemment,
conçu et envisagé de nouvelles choses mais il a perçu toujours avec ses cinq
sens. Une métaphysique globale demanderait un changement de conception du monde
(évolution des idées) mais aussi un changement de perceptions physiques. De
telles possibilités se trouvent à l'état de trace dans notre langage avec des
mots comme : au-delà, sixième sens, claire voyance, claire audience, intuition,
donc voila une piste à creuser.
A chacune de ces
étapes notre « héros » a vécu dans un univers qui lui semblait être
absolu. Mais à chaque changement d’étape, son ancien univers lui semblait
relatif. La conclusion est que ce qui semble vrai (absolument vrai) n’est en
fait vrai que relativement à un paradigme donné, et que si l’on change de
paradigme pour en trouver un plus vaste (approche « meta ») alors la
vérité peut changer de sens. En simplifiant encore cette conclusion, on
pourrait dire que l’absolu est relatif, ce qui constitue un joli paradoxe.
L’inverse serait de dire que le relatif est absolu, mais si vous dites que tout
est relatif alors vous énoncez une pensée absolue et vous vous contredisez. Il
est utile de savoir jongler avec ces notions pour la suite du propos.
Nous avons tendance
à considérer comme physique ou matériel tout ce qui est perceptible par nos
cinq sens et par extension tout ce qui est perceptible par les appareils
techniques que nous avons mis au point (microscope, télescope, oscilloscope …)
mais, même en utilisant des appareils techniques, c’est en définitive avec nos
sens que nous percevons le monde extérieur (nous reviendrons sur la notion de
monde intérieur), or ces sens sont limités, notre œil ne perçoit qu’un spectre de fréquence, notre oreille
aussi, notre peau n’est sensible que sur un faible registre etc… Nous dirons
que nos sens définissent un paradigme extérieur limité (ce qui est un
pléonasme). A côté de cela, nous avons un monde intérieur, celui de l’esprit où
nous pouvons conceptualiser, comprendre et ressentir des émotions qui sont
au-delà du monde physique extérieur (l’amour par exemple).
L’approche
métaphysique (« méta » = englobé dans un paradigme plus vaste) va
donc consister à dépasser les limitations de nos sens (pour le monde physique
extérieur) mais aussi à faire de la méta spiritualité c’est à dire à intégrer
de nouveaux concepts dans notre système de pensées, pour lui donner un
paradigme plus large et aussi travailler à affiner nos perceptions intérieures.
L’élargissement de
notre vision du monde s’est déjà fait grâce à la technologie qui a vu naître
quantité d’appareils de mesures, les sens ne sont pas changés mais ils sont,
disons, prolongés et disons plus efficaces.
Les découvertes
faites par ces appareils ont permis d’établir et de vérifier de nouveaux
concepts comme la relativité. Ceci pour vous montrer que la physique classique
matérialiste a aussi un aspect métaphysique.
Vue sous cet angle
la métaphysique pourrait n’apparaître que comme une évolution pas à pas de la
physique, mais la métaphysique ne nous paraît comme telle que lorsqu’elle nous
offre des paradigmes radicalement différents du paradigme en vigueur. C’est
d’ailleurs un point qui semble être une constante, la marche du monde aurait
deux vitesses, une lente appelée évolution et une rapide que j’appellerais
création ou apocalypse (dans le sens de révélation).
Prenons la vie
humaine à titre d’exemple, partons de la rencontre de deux êtres qui se fait en
général assez lentement, à un moment précis va se produire la rencontre d’un
spermatozoïde et d’un ovule, cette rencontre est très rapide et c’est à cette
seconde que commence la vie physique (de même pour un violon, c’est au moment
où l’archet rencontre la corde que le son va naître). Ensuite se déroulent neuf
mois de grossesse où la croissance est très progressive. Au bout de neuf mois
se produit un événement rapide, c’est l’accouchement ou changement de
paradigme, ce qui était à l’intérieur vient maintenant à l’extérieur, c’est une
sorte d’apocalypse, ce qui était caché devient visible. Ensuite suivent
quelques dizaines d’années pendant lesquelles la vie suit son cours, puis un
événement brusque : la mort.
Cette alternance
entre événement rapide et vie lente me semble être une constante.
Autre
exemple : quand vous écrivez un mail, vous prenez tout le temps dont vous
avez besoin, mais quand c’est fini, vous appuyez sur le bouton
« envoyer » et tout se joue en un bref instant.
Ces digressions
peuvent vous faire croire que nous nous éloignons du sujet mais c’est un
passage obligé, une sorte de prise de recul pour mieux visualiser la question.
Nous tenterons de
proposer un brusque changement de paradigme mais le moment n’est pas encore
venu. Revenons à notre
perception du monde, nous avons déjà dit que nos perceptions sont limitées
puisque nous ne voyons pas les ultra violets et les infra rouges, mais nous
avons en partie compensé ces manques en construisant des appareils qui
complètent nos sens, mais même avec l’aide de ces appareils nous restons
limités surtout si nos concepts restent basés sur nos perceptions immédiates.
Par exemple nous avons une vision de la terre et du soleil et nous sommes
tentés d’utiliser la même image pour se représenter un atome avec son noyau et
ses électrons. Cette simplification a des avantages, par exemple nous faire
toucher la notion de fractale (schéma se reproduisant à l’identique selon plusieurs
ordres de grandeur).Faisons maintenant
un tour du côté de la tradition car j’ai déclaré un peu rapidement que l’esprit
et la matière n’étaient que les deux phases d’une même pièce, sans pour autant
avoir amorcé la moindre tentative d’explication. La tradition nous apprend que
la réalité se présente à nous selon quatre états qui sont : la terre,
l’eau, l’air et le feu. Les trois premiers termes sont assez simple à se
représenter, la terre correspond à l’état solide (notez la correspondance entre
sol et solide), l’eau correspond à l’état liquide et l’air à l’état gazeux. Le
dernier terme est plus délicat à cerner car de quelle partie du feu parlons
nous ? S’agit-il de la réaction entre un comburant et un combustible ou
s’agit-il du rayonnement émis par une telle réaction de combustion.Les comburants et
combustibles étant déjà classés dans un des trois premiers états (solide,
liquide, gaz), j’ai choisi de considérer que le feu de la tradition est
l’aspect rayonnant du feu comme la lumière du soleil, ou le rayonnement infra
rouge d’un corps chaud, ou encore le rayonnement nucléaire du noyau d’un atome.Une distinction
assez nette apparaît alors entre les trois premiers états que nous
considèrerons facilement comme étant de la matière puisque composée d’atome,
alors que le quatrième état, le feu (ou lumière ou rayonnement) n’est pas de la
matière.Qui à part le
peintre dirait que la lumière est de la matière ? Pourtant nous avons
entendu parler de la dualité onde/particule de la lumière, ( cette dualité peut
se représenter par un cercle avec d’une part le centre et d’autre part la
circonférence) comme quoi une séparation arbitraire et totale ne s’impose peut
être pas. En effet, nous commettons au sujet des atomes la même erreur que nous
commettons en situant le soleil dans le ciel. Nous disons que le soleil est là
en désignant la boule jaune que nous apercevons, mais en fait l’aspect feu du
soleil (sa lumière) qui emplit tout l’univers fait tout autant partie de lui
que son aspect air (son hydrogène et son hélium), il faudrait donc dire « le centre du soleil est ici » et
non « le soleil est ici » ce qui tout doucement nous entraîne vers un
changement de paradigme.La même
démonstration vaut pour les atomes dont nous savons depuis Einstein qu’ils sont
une énergie rayonnante (E=mc2) mais les tibétains enseignent cette
correspondance depuis des milliers d’années (sans la formule).Prenez au hasard un
simple objet devant vous, vous avez l’impression qu’il est stable, que rien ne
bouge mais en fait il est le siège d’instances échanges énergétiques que vous
ne pouvez pas percevoir. L’emploi d’une caméra infra rouge permet de manifester
un aspect de ces échanges. Rien de nouveau me direz-vous ce ne sont que de
banals constatations de la physique. La petite nouveauté que j’introduis
consiste à considérer que l’état « feu » (ou rayonnement) est
assimilable à la notion d’esprit.Dans cette optique
il y aurait deux états principaux, la matière et l’esprit (ou la terre et le
feu) et deux états intermédiaires l'eau et l’air. Cela peut se voir dans le
système solaire, les différentes planètes représentent avec le soleil un coupe
terre/feu, la terre possède en plus le couple eau/air ce qui permet le
développement d’une vie organique.Pour agrandir il
faut diminuer, exemple plus vous diminuez la taille des pixels d’une image
vidéo plus vous augmentez la qualité de l’image. De même plus un arbre fait des
racines fines plus il est capable d’assimiler les éléments du sol et de
grandir. Autre exemple : plus votre esprit va en finesse plus vous serez
apprécié en société, plus votre couteau a une lame fine plus il est tranchant.Dans la définition
de métaphysique il est question de recherche de cause première, essayons
d’approfondir cette notion. Quand un moteur électrique tourne, on peut dire que
la cause de son mouvement c’est l’électricité en ce sens que si l’on coupe
l’alimentation électrique, le moteur cesse de tourner. Mais l’électricité n’est
pas la cause unique du mouvement, la constitution du moteur en est une autre. Maintenant,
l’électricité que nous considérons comme cause n’est pas apparue de façon
spontanée, elle a elle-même des causes, ainsi elle est généralement produite
par un alternateur qui est lui-même couplé à un alternateur ou à une turbine,
turbine qui elle-même est rendue mobile par de la vapeur qui provient d’une
combustion. La combustion provient de combustibles qui ont été élaborés grâce
au soleil qui lui-même est relié à la voie lactée qui elle-même est reliée à
l’univers. On voit donc que les causes et les effets s’enchaînent à l’infini.Donc deux
possibilités : ou la chaîne des causes et des effets est réellement
infinie et le restera toujours et dans ce cas la notion de cause première n’a
pas de sens, ou il y a eu un début et ce début constitue une cause première.
Rechercher la ou les causes premières c’est un peu faire de la généalogie, en
effet, un phénomène a au moins deux causes qui à leur tour ont au moins deux
causes et en remontant ainsi on trouvera que toutes les évènements de la terre
à une époque donnée sont la cause de cet événement. La forme ainsi obtenue est
une double pyramide (voir explication déjà citée). La science officielle et les
religions penchent toutes deux du même côté pour nous dire qu’il y a eu un
début, le big bang pour la science et la création pour les religions. Nous
pouvons donc partir à la recherche des causes premières armés de cette double
connaissance.Mais cause première
ne signifie pas que le rien ou le vide ait pu faire apparaître quoi que ce
soit. On peut considérer qu’il y a des plans d’existence (ou des êtres) qui
échappent à nos investigations limitées et qui sont situés hors du temps et de
l’espace. Pour illustrer plus concrètement cette notion, je vais prendre
l’exemple de l’architecte et de sa maison (Dieu n’est-il pas nommé le Grand
Architecte de l’Univers par les Francs-maçons).
Prenons
(arbitrairement) comme moment de départ l’instant où l’architecte conçoit la
maison dans son esprit, à ce moment la maison existe, elle est complète mais
uniquement dans le plan de l’esprit de l’architecte. Ensuite cette maison va
changer de plan ou s’incarner à travers des étapes successives. La première va
consister à dessiner la maison, travail que l’architecte fait lui-même ou fait
faire à ses dessinateurs, la maison se trouve maintenant dans un autre plan (le
plan de la feuille de papier). A partir du moment où les plans sont terminés,
le maçon va pouvoir commencer son travail et édifier dans la matière. Notez une chose
importante c’est que la fin précède le début mais pas dans le même plan. Ainsi
la fin de l’élaboration dans l’esprit précède le début de l’élaboration des
plans sur la papier, et la fin de l’élaboration des plans sur le papier précède
le début de la réalisation dans la matière. Cet état de choses pouvant se
généraliser, en effet si vous regardez tous les objets qui vous entourent et
que vous vous posez la question de la genèse de ces objets, vous trouverez
qu’ils ont d’abord été pensés avant d’être produits.Se pose cependant
la question de la nature, les arbres étant a priori apparus avant l’homme, y
avait-il quelqu’un pour les « penser » ? Nous reviendrons sur ce
point. L’exemple de l’architecte et de sa maison nous fait envisager un monde
hiérarchisé où les choses se feraient d’abord sur un plan subtil puis sur des
plans de plus en plus tangibles (pour nos sens assez limités). Ceci est peut
être à rapprocher de la Genèse où l’on nous dit que le monde s’est fait en sept
jours (sept jours = sept plans ?).Et que devient la
cause première ?La cause première
du fait que le maçon ait démarré les travaux est peut être qu’il a eu en sa
possession des plans complets. La cause première du fait que le dessinateur ait
démarré son dessin est peut être qu’il a eu connaissance du fait que
l’architecte avait un plan complet en tête. La cause première du fait que
l’architecte ait commencé à concevoir une maison est peut être que son ancienne
maison ne lui convenait plus. En faisant cette dernière supposition,
j’introduis un effet de bouclage puisque la cause première de la nouvelle
maison serait l’ancienne maison.Rechercher les causes premières me semble capital. Par
exemple si vous avez des boutons sur le visage le médecin va vous donner une
pommade pour les faire disparaître, le
symptôme disparaît mais la cause est-elle
traitée ? Est-elle seulement connue et
quelqu’un se soucie t-il de la connaître ? Les mêmes causes
produisent les mêmes effets ou des effets semblables et tant qu’elles ne sont
pas traitées au fond, elles se manifesteront sous une forme ou sous une autre.Dans métaphysique
il y a deux termes « méta » et « physique ». Que veut dire
faire de la physique, faire tomber une pomme est-ce faire de la physique ?
Si le fait de faire tomber une pomme est une expérience sensible (expérience faite
à l’aide des cinq sens), alors selon moi ce n’est pas de la physique, mais si
en même temps que vous faites tomber la pomme vous réfléchisses et vous
conceptualisez la notion de gravitation, alors vous faites simultanément une
expérience sensible et une expérience mentale, parce que vous avez énoncé
l’idée qu’il y avait une loi de cause à effet président à la chute des pommes
et de tous autres objets.Maintenant si non
content de faire une expérience sensible et mentale vous faites une expérience
« supra » sensible et « supra » mentale alors
vous élargissez le cadre de l’expérience et vous entrez dans la
« méta » physique. J’ai déjà parlé de la notion de
« supra » sensible en indiquant que nos sens sont limités. Pour aller
dans le « méta » il faut nous l’avons dit élargir notre champ de
vision (mais peut-être aussi les rendre plus étroit histoire de le mettre au
point). A ce sujet, on pourrait prendre l’exemple d’un puzzle démonté, en le
voyant certains ne verront rien d’autre que du chaos, d’autres verront que certaines
pièces signifient quelque chose, sans pour autant avoir une vision d’ensemble
et d’autres enfin arriveront à la vision globale ou holistique c’est-à-dire
qu’ils arriveront à voir le puzzle remonté dans son intégralité. Et bien ce
puzzle c’est la vie que certains trouvent vide de sens et que
d’autres trouvent merveilleuse, tout est dans le regard de celui qui sait voir.Le métaphysicien
part d’un cadre absolu (sa vision du monde à un instant donné), et cherche
ensuite à élargir ce cadre, à relativiser ce qu’il considérait comme absolu
pour faire émerger un nouvel absolu qui deviendra à son tour relatif et ainsi de suite, suivant ainsi l’exemple
de la marche où chaque pied est stable ou instable tour à tour.Vous pourriez
penser que si on commence à tout remettre en question, on peut s’y perdre et
chercher à l’infini la définition de la définition de la définition. Certes on
peut tomber dans un excès de tout remettre en question et s’y perdre mais
garder une approche simpliste sans rien remettre en question est aussi une
forme d’excès. Entre les deux il y a certainement une juste mesure, un
équilibre à trouver. C’est dans cette voie que je m’engage. Bouddha disait d’un
instrument de musique : « trop tendue la corde casse, pas assez
tendue la corde ne produit aucun son,
bien tendue la corde produit un son mélodieux ». Cette attitude
peut s’appliquer à l’analyse et à la synthèse, plus vous analysez finement plus
vous trouverez de matériaux fins qui vous permettront de synthétiser de
nouvelles constructions. Ces nouvelles constructions vous permettront à leur
tour de faire des analyses encore plus fines et ainsi de suite, en entrant dans
un cercle vertueux. De même plus vous avez du matériel informatique performant,
plus vous pouvez concevoir des logiciels performants et ces logiciels vous
permettront à leur tour de concevoir de nouveaux matériels, la boucle est
bouclée.En
appliquant ceci à la métaphysique, on pourrait dire que plus on élargit le
cadre conceptuel et perceptuel, plus on est à même d'analyser finement le monde
et d'y trouver des concepts ou de la matière fine permettant des constructions
fantastiques. En témoigne la découverte de ces petites particules appelées
électrons qui a bouleversé notre vision du monde et apporté des changements
considérables dans notre vie quotidienne (l'électronique, l'informatique...).
Tous les instruments technologiques que l'homme a mis au point sont des
excroissance de ses cinq sens, (des amplificateurs). Ainsi s'est construit un
changement progressif de paradigme. Nos
concepts, notre vision du monde ont évolué mais pour nos sens physiques, la
croissance s'est faite pas "extériorisation", nous avons délégué à
nos appareils technologiques le soin de capter et d'actionner le monde.
Pourrait il en être autrement ? Ces deux mouvements : d’une part
d'analyse, de recherche des causes et
d’autre part expansion, construction, synthèse, peuvent se visualiser par le
mouvement des poumons ou du cœur, du centre vers la périphérie puis de la
périphérie vers le centre, l'image des saisons est aussi parlante. L'hiver tout
se recroqueville, la vie intérieure est au maximum et l'été tout s'expanse,
s'extériorise, la vie extérieure est à son maximum. et l'univers lui même n'est
il pas en expansion qui sera peut être suivie d'une contraction.
Je vois aussi deux mouvements de croissance, le premier est linéaire ou
progressif, on empile les connaissances, les expériences pour en mettre de
nouvelles par-dessus, c'est un peu ce que fait l'arbre. Chaque année un nouvel
anneau de bois apparaît venant grossir et fortifier les anneaux précédents. Le
deuxième mouvement est au contraire tout en rupture, il est basé sur le mode
régression/expansion déjà évoqué précédemment dans le mouvement du cœur et des
poumons. L'arbre applique aussi cette méthode, il se concentre en un point
minuscule (la graine) pour y mettre tout son savoir (son code génétique). Cette
graine va tellement être bien nourrie qu'un jour elle en arrive à se détacher
de l'arbre et tomber au sol ou elle entreprendra son travail de reconstruction
de l'arbre nouveau.
Imaginez que l'humanité en fasse autant, qu'elle se concentre en un germe et
qu'elle accepte de se reconstruire à partir de ce germe ! Prenons maintenant un
angle légèrement différent (c'est souvent nécessaire pour faire le tour d'un
problème) et rappelons que la métaphysique consiste à élargir le cadre
conceptuel et perceptuel pour mieux appréhender le monde, mais avec la remarque
précédente, la métaphysique pourrait se donner comme rôle la recherche de l'essentiel, de le concentrer suffisamment
et d'en faire un point de départ pour un nouveau paradigme. Comme nous n'en
sommes pas encore là, nous allons nous contenter du simple élargissement. Quels
sont les axes où nous pouvons procéder à un tel élargissement ? Un axe évident
semble être le temps. Pour l'explorer,
il faudra s'interroger sur l'alpha et l'oméga, rechercher les causes premières
et envisager les finalités.
Un deuxième axe tout aussi évident est l'espace. Pour l'explorer, il y a à
nouveau deux pôles qui sont l'infiniment petit et l'infiniment grand. D'autres
exploreront l'axe bien/mal ou l'axe absolu/relatif. En fait le nombre d'axes
possibles est très grand peut être même infini. Mais élargir les axes est il
suffisant ? Cela peut n'être qu'un simple étirement, comme on fait en
gymnastique, ce qui n'est déjà pas si mal si l'on était un peu coincé des
neurones. L'invention de l'ampoule électrique n'a pas été faite par une simple
amélioration de la bougie qui la précédait. Il y a parfois des "sauts
quantiques" à franchir, et être léger (concentré sur l'essentiel et
débarrassé du superflu) peut aider à faire de tels sauts. D'un autre coté, si
on fait un tel saut, il faut savoir se
rattraper sur la base, donc avoir des bases solides. Faisons une expérience
d'élargissement : jusqu'alors vous considériez que le soleil a une taille
finie, qu'il occupe une place délimitée dans l'espace ce qui est confirmé par
la vision que vous en avez. Considérez maintenant que le rayonnement qui
s'échappe du soleil (sa lumière) soit aussi le soleil, alors là, brutalement
votre conception change, le soleil a maintenant une taille immense, il emplit
pratiquement l'univers, et la terre se trouve à l'intérieur du soleil ! C'est
difficile à imaginer car cela demande de mettre en avant vos conceptions et
d'oublier momentanément vos perceptions. Nous sommes en effet en permanence
assujettis à notre perception du monde par nos cinq sens dont nous savons
pourtant qu'ils sont limités et nous donnent une vision tronquée de l’univers.
Imaginez maintenant qu'un jour vos sens évoluent et vous fassent réellement
percevoir que la terre est à l'intérieur du soleil. Pour nous exercer à élargir
notre vision du monde, nous allons faire l'exercice de l'étirer selon un axe,
mais tant qu'à rester dans la métaphysique, nous n'allons pas choisir un des
axes cités précédemment, mais un "meta" axe. Un axe est en effet
constitué de deux directions opposées, ce qui peut se représenter par une ligne
droite.
Donc le chiffre deux caractérise tous les axes. Si une droite a deux directions
opposées, elle n'en reste pas moins une et une seule droite indivisible donc
l'unité et la dualité (deux directions) sont tout à fait compatibles et
semblent même être la règle générale. Il y a donc deux visions du chiffre deux
(ou du concept de dualité), la première consiste à considérer que chacun de
deux termes peut exister indépendamment l'un de l'autre. Autrement dit chacun est une entité à part
entière. La deuxième consiste à considérer que les deux termes ou les deux
faces ne sont que des aspects (donc relativement à celui qui perçoit ou
conçoit) d'une seule et même unité.
Je vous laisse décliner cette problématique pour des cas particuliers avec par
exemple l'axe bien/mal, est- ce que le mal existe en et par lui même ou n'existe
t il que par rapport à son opposé le bien ? Un autre exemple où il serait
intéressant de faire des investigations est l'axe Homme/Dieu ou l'axe la
partie/le tout. Chaque renseignement glané sur l'étude d'un axe pourra enrichir
la connaissance d'un autre axe, c'est ce que j'appelle l'effet fibrage (que
l'on peut se représenter par la création de ponts entres des mondes différents
et séparés par une rivière autrefois infranchissable. La technique de
construction mise au point lors de l'élaboration du premier pont va servir pour
construire les autres).
Une anecdote à citer est que quand la télévision a été crée, il n'y avait
qu'une seule chaîne et il était donc inutile de la nommer . par contre
lorsque la deuxième chaîne est apparue, il a fallu que chacune ait un nom
distinct. Peut on généraliser et dire que tout ce qui a un nom relève de la
dualité ou de la division ? Dans certaines religions, Dieu ne peut pas être
nommé peut être justement parce qu'il est l'unité ?
Un des premiers métaphysicien n'est il pas Moïse ? L'épisode où il se mesure à
Pharaon est édifiant. Il jette son bâton au sol et celui-ci se transforme en
serpent mais Pharaon commande à ses magiciens et ceux ci en font autant,
pourtant le serpent de Moïse se met à manger les serpents des magiciens. On
aborde là le principe même de la métaphysique, de nouvelles connaissances
viennent absorber les plus vieilles, les englober dans un paradigme plus vaste.
Plus précisément l'épisode signifie que le monothéisme naissant va venir
engloutir les vieilles religions polythéistes (plusieurs serpents).
Et de nos jours que font nos physiciens ? ils cherchent à unifier les quatre
forces fondamentales de l'univers (gravitation, interaction électromagnétique,
interaction nucléaire faible, force nucléaire forte). Trouveront ils ce
paradigme nouveau qui sache englober les visions partielles. Sont ils comme les
magiciens du Pharaon ?
J'aimerais vous entraîner dans une grande respiration, dans un grand voyage,
car la métaphysique est respiration de l'esprit. Dans un sens elle vous
entraîne à élaborer des concepts de plus en plus vastes, à englober les vieux
mondes dans une vision plus belle, plus cohérente, dans l'autre sens elle vous
entraîne vers l'essence première, vers la simplification, vers la synthèse des
idées, vers la substantifique moelle. Ce mouvement alternatif ressemble aux
battements du cœur ou à la respiration des poumons, chaque avancée faite dans
un sens permet d'aller encore plus loin dans l'autre sens, oh merveilleuse
complémentarité.
Einstein est venu nous présenter une vision du monde plus vaste que celle de
Newton, pourtant il n'a pas complètement nié la vision de Newton, il l'a
simplement englobée dans un paradigme plus vaste, plus complexe et plus précis.
Mais peut on généraliser cet exemple en considérant que les différentes visions
du monde seraient comme des poupées russes, emboîtées les unes dans les autres
et que la métaphysique serait l'art ou la science qui nous permettrait
d'évoluer d'une vision à une vision plus vaste (ou l'inverse). Ainsi sont
constituées les sept couches ISO (c'est une norme) du protocole utilisé sur
internet, les informaticiens comprendront de quoi il s'agit et pour les autres
je vais utiliser un exemple.
Faisons ensemble un voyage. Au début était une idée, celle-ci voulut s'incarner
et se transforma en un chiffre que le penseur se mit à écrire sur une feuille
de papier. Ensuite il plia la feuille et la glissa dans une enveloppe, puis il
mis l'enveloppe dans la poche de sa veste, sa veste sur son dos et il partit
prendre sa voiture. Il alla jusqu'a la côte ou il embarqua dans un ferry et de
là il traversa la mer du nord tout en restant dans sa voiture. Le bateau
accosta en Angleterre, il roula jusqu'à Londres, alla frapper à la porte de son
meilleur ami auquel il remit la lettre, l'ami sortit la feuille de son
enveloppe et la conscience du chiffre initial s'inscrivit dans la conscience de
l'ami.
Notez que l'idée des poupées russes est ici très bien illustrée : le chiffre
est écrit sur la feuille, la feuille est mise dans l'enveloppe, l'enveloppe est
mise dans la poche de veste, la veste est mise sur l'homme, l'homme est mis
dans la voiture, la voiture est mise dans le bateau, et à l'arrivée, tout se
déplie dans l'ordre inverse.
L'effort immense qui nous reste à faire serait d'envisager qu'un phénomène
semblable régisse l'univers, que celui ci soit constitué par des emboîtements
de niveaux de conscience !
L'homme a très bien conscience d'un autre homme ou de ce qui n'est pas très
loin de lui, comme un animal, un végétal ou un minéral. Par contre il n'a pas
du tout conscience d'une algue unicellulaire, d'une molécule, d'un atome, d'un
électron, des autres galaxies que la sienne. Par contre nous pouvons envisager
qu'un électron ait des relations avec d'autres électrons, que des atomes aient
des relations avec d'autres atomes, que des cellules aient des relations avec
d'autres cellules, que des planètes aient des relations avec d'autres planètes,
que des galaxies aient des relations avec d'autres galaxies. Bref, il semble
qu'il y ait des affinités au niveau de la taille assorties d'une relation
contenant/contenu entre deux plans successifs (les atomes contiennent les
électrons, les molécules contiennent les atomes, les cellules contiennent les
molécules, les êtres organisés contiennent les cellules, les planètes
contiennent les être organisés, les systèmes solaires contiennent les planètes,
les galaxies contiennent les systèmes solaire etc), cette suite d'emboîtement
est évidemment à rapprocher de l'histoire de la lettre qui voyage à Londres.
Revenons maintenant à notre dualité esprit/ matière car l'étude des lois de la
matière est bien l'objet de la physique, alors la métaphysique se doit aussi
d'étudier ce phénomène tout en proposant un point de vue élargi. Deux questions
peuvent se poser, la matière est elle une réalité à part entière et est elle
localisable dans l'espace ? Pour les êtres vivants comme l'homme, les
animaux ou les végétaux, la question "sont ils à part entière?" est
vite résolue car le fœtus est relié par le cordon ombilical, l'homme ou
l'animal est relié à l'oxygène de l'air et à tout ce qui fait son alimentation,
le végétal est relié à la terre et au soleil. Bref, aucun être vivant n'existe
à part entière, il est un maillon de la grande chaîne de la vie, maillon qui
est de plus, en perpétuelle transformation avec les cycles de vie et de mort.
Pour les objets inanimés ou pour le monde minéral, la même question mérite plus
d'attention.
Vous vous promenez le long d'une rivière et vous la trouvez très belle. Le
lendemain vous retournez au même endroit et il vous semble que rien n'a changé,
pourtant si vous faites un peu de métaphysique, vous vous apercevrez que la
totalité de l'eau a été renouvelée, aucune goutte n'est la même qu'hier seule
l'apparence de l'eau est conservée. Et la rive, est elle la même ? Dans son
apparence oui, mais les particules fondamentales qui composent cette rive sont
elles aussi des "formes" avec une certaine stabilité mais dont le
contenu est un fluide qui se renouvelle en permanence.
Y a t il un lien entre métaphysique et politique ?
L'approche générale de la politique est une approche segmentée. Ainsi si l'on
constate un problème comme l'immigration, on va rechercher des solutions
spécifiques à ce problème. Si on constate un problème comme le chômage, on va
chercher des solutions spécifiques à ce problème etc. Une approche métaphysique
consisterait à s'interroger sur les causes des différents problèmes et surtout
de chercher si certaines causes ne sont pas communes aux différents problèmes
auquel cas on traitera en priorité ces causes communes. On peut aussi continuer
le raisonnement et chercher les causes des causes jusqu'à trouver les causes
premières. Certes, cette démarche est plus longue que le simple traitement des
symptômes, mais elle se révèle certainement beaucoup plus efficace sur le long
terme. Car en fait tous les problèmes sont liés, il est illusoire de croire
qu'on va pouvoir traiter spécifiquement un problème sans toucher aux alentours.
Ceci n'est vrai que pour des appareils techniques, on identifie un composant
défectueux, on le change et l'appareil fonctionne de nouveau. Mais la vie n'est
pas un appareil technique, le vivant ne se coupe pas en morceaux (ou alors il
est mort).